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Le plaisir de vous informer



Septembre-Octobre 2024

Peur?

par Jean Héassay1


Peur : Sentiment d’angoisse éprouvé en présence ou à la pensée d’un danger, réel ou supposé.

 Synonymes : affolement, épouvante, frayeur.

 Contraires : audace, bravoure, courage, héroïsmeintrépidité.

 

Pour ce qui suit, nous allons présumer que c’est la peur qui fait agir. Sinon, nous pourrions tomber dans des intentions plus hostiles comme la jalousie, la vengeance, la méfiance, etc., ce qui n’est pas souhaité.

 

Je pense que la peur peut faire prendre des décisions exagérées. Je pense qu’elle peut se transmettre dans le but de se déresponsabiliser. Je m’explique. Par exemple, je suis l’assureur d’un pont et j’ai peur de payer s’il y arrive un incident. Si personne n’utilise ce pont, je m’assure d’aucun incident. Je dis donc au gestionnaire de ce pont qu’il est dangereux, qu’il doit, par exemple, me prouver ...


Le journal

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Opinion du mois

Texte choisi du mois

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Septembre-Octobre 2024

Lettre ouverte du comité citoyen Notre pont couvert

Quand serons-nous écoutés?

par Le comité citoyen Notre pont couvert

Forts du mandat que nous avaient donné la cinquantaine de citoyennes et citoyens réunis le 12 avril dernier, nous avons fait de notre mieux depuis ce temps pour assurer une réouverture rapide de l’accès piétonnier au pont McVetty-McKenzie.

 

Or, près de cinq mois plus tard, nous devons malheureusement constater que nos efforts n’auront pas porté fruit.

 

C’est le constat que nous avons partagé avec la population qui s’est déplacée pour une 3e assemblée citoyenne, le 20 août dernier. Malgré tout, nous nous sommes entendus sur le fait que le comité devait poursuivre son travail, ne serait-ce que pour questionner et assurer un suivi auprès de la municipalité. Car si le résultat recherché n’a pas été atteint, plusieurs questions demeurent sur la suite des choses...


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Texte choisi - Décembre 2023



« Requiescat in pace »

de Marcel Langlois



Que l’église repose en paix !

 

Depuis déjà quelques années, les fidèles réclamaient une paroisse. Ils l’ont obtenue.

 

Dès 1911, tu te mettais au service de l’Église, d’abord, mais aussi des paroissiens.

 

Tu as été un témoin privilégié de la vie de la communauté. Tu l’as vue se façonner. Tu l’as vue s’épanouir. Tu as vu ses misères, ses interrogations, ses succès aussi. Tu as tout vu, tout entendu.

 

Si à l’origine et longtemps encore, la messe se célébrait en ton sein dans un latin que les fidèles ne comprenaient pas, le prêche, lui, se faisait en français.

 

Les prêtres y enseignaient la doctrine catholique que les fidèles ne remettaient pas en question ; ils y proposaient, également sans discussion, la morale dite catholique, dont les principes de base pouvaient s’appliquer universellement à toute société humaine.

 

Les valeurs que porte la société d’aujourd’hui dérivent, dans leur ensemble, directement de cet enseignement.

 

La paroisse était le lieu de l’identité, le lieu de la cohésion, le ciment de la communauté. Elle était l’univers des paroissiens. Tu as été témoin de tout ça.

 

En 1966, le conseil municipal dépensait la somme majeure de 14 000 $ pour moderniser le service téléphonique, de la boîte à manivelle au système à cadran. Or, aujourd’hui encore, on peut entendre, chez des aînés, surtout, des phrases comme : « quand le téléphone est arrivé dans la paroisse… »

 

C’est dire l’importance qu’avait la paroisse.

 

En ton sein, petite église, s’élaborerait la pensée commune. Sur ton parvis, la vie communautaire battait son plein. S’y échangeaient les nouvelles et les opinions, ces dernières particulièrement marquées en périodes d’élections. S’y avivait la solidarité, l’essentielle solidarité de nos pères, sans laquelle la vie aurait été encore tellement plus dure ! S’y élaboraient les moyens à prendre pour résoudre des problèmes communs, s’y prenaient des engagements d’entraide, s’organisaient des corvées pour aider un « paroissien » qui avait subi une épreuve…

 

Sur tes fonts baptismaux se célébrerait, dans une forme ritualisée, l’arrivée des nouveau-nés. En plus de la joie qu’apporte toute naissance, la revanche des berceaux prêchée par le clergé a fortement contribué à la survie du français en ce coin d’Amérique.

 

De façon tout aussi ritualisée, tu fêtais les amours « dans les liens sacrés du mariage ». En ces temps pas si lointains, un couple ne partageait officiellement sa vie qu’après avoir sacrifié au rite religieux.

 

Puis, à la fin de chaque vie humaine, une rencontre paroissiale confiait le défunt à son destin divin, dans un rituel qui voulait aussi réconforter les survivants. Le rituel religieux a contribué à la cohésion. On savait ce qui allait se passer. On savait comment chaque événement de la vie serait traité : comme cela devait être. C’était sécurisant.

 

Petite église, tu as été au cœur de la vie de la communauté. Tu en as été le foyer essentiel.

 

Cent douze ans d’histoire.

 

D’histoire religieuse. D’histoire d’une communauté. De paroisse en paroisse, s’est ainsi forgée l’histoire d’un peuple.

 

Le peuple t’a graduellement délaissée.

 

Il a été occupé ailleurs.

 

Mais son âme, même s’il n’y pense pas chaque jour, même s’il tend à l’oublier un peu, s’est développée en toi. Ce qu’on appelle l’héritage judéo-chrétien, c’est l’âme de notre peuple. C’est en toi et en tes semblables qu’elle s’est forgée.

 

Sans toi, la communauté d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est.

 

Tu as donné ce que tu pouvais. Tout ce que tu avais.

 

Ta mission est terminée. C’est maintenant, pour toi, le temps du repos.

 

Ton corps appartient maintenant à la municipalité, le pendant civil de la communauté. À elle de te trouver une nouvelle vocation digne de toi.