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Le plaisir de vous informer



Juin 2024

Fragile et essentielle démocratie1

par Marcel Langlois


Certains peuples ont pratiquement toujours vécu sous une forme ou une autre de dictature.


Prenons la Russie.2 Sous les tsars, c’était la dictature, celle d’une monarchie autocratique.

 

En 1917, la révolution communiste en amène une autre, celle du parti bolchevique. Guerres civiles, famines, purges d’opposants politiques…

 

Aujourd’hui, c’est Poutine.

 

Prenons la Chine.3 Depuis 1570 avant Jésus-Christ, aux débuts de l’écriture chinoise, les dynasties se sont succédé. Sous certaines, de grands progrès ont été faits, en agriculture, en technologie, en science; sous d’autres, les guerres n’ont pas cessé entre les factions...


Le journal

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Opinion du mois

Texte #1 choisi du mois

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Juin 2024

Témoignage

Salut à mon ami de toute une vie

par Donald Rousseau

Salut à mon ami de toute une vie.

Il était une fois deux p’tits gars…

On était des gamins quand on s’est connus. J’avais 6 ans, il en avait 10.  

C’était l’âge pour ramasser des bouteilles et les revendre pour quelques friandises.  

Et notre amitié a duré 63 ans, jusqu’à son départ. J’ai alors perdu l’ami de toute ma vie.

Il n’y a rien qu’on n’a pas fait ensemble dès notre enfance: de la bicyclette à profusion, de la motoneige, du cheval, des quilles, de la moto, de la balle molle, du golf, de la chasse fine.

Des anecdotes, on en aurait à raconter.

Un souvenir me revient ; on était partis en ski-doo sur la vieille 257, vers Weedon, tortueuse et cahoteuse à l’époque. Et au 1er rang, on croisa...

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Texte #2 choisi du mois

Juin 2024

Lettre ouverte

 Monsieur le Maire

par Daniel Pezat

Monsieur le Maire,

Au mois de novembre 2021, vous êtes venu chez moi pour obtenir ma signature en appui à votre candidature au poste de maire. Je vous l’ai accordée en toute confiance, au vu des gens qui, avant moi, avaient signé. Je me souviens très bien de vous avoir demandé quelle était votre position  vis-à-vis des OSBL de chez nous. D’après vous, votre soutien leur était acquis!

 

Monsieur le Maire, je me sens floué. Ou bien vous avez une bien étrange conception du soutien, ou je me suis lourdement trompé sur vos intentions. Depuis votre élection, l’administration municipale cause bien des tracasseries aux OSBL du canton. Leurs missions, les actions citoyennes, si importantes pour les gens et l’économie d’ici, sont découragées...

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Texte choisi - Décembre 2023



« Requiescat in pace »

de Marcel Langlois



Que l’église repose en paix !

 

Depuis déjà quelques années, les fidèles réclamaient une paroisse. Ils l’ont obtenue.

 

Dès 1911, tu te mettais au service de l’Église, d’abord, mais aussi des paroissiens.

 

Tu as été un témoin privilégié de la vie de la communauté. Tu l’as vue se façonner. Tu l’as vue s’épanouir. Tu as vu ses misères, ses interrogations, ses succès aussi. Tu as tout vu, tout entendu.

 

Si à l’origine et longtemps encore, la messe se célébrait en ton sein dans un latin que les fidèles ne comprenaient pas, le prêche, lui, se faisait en français.

 

Les prêtres y enseignaient la doctrine catholique que les fidèles ne remettaient pas en question ; ils y proposaient, également sans discussion, la morale dite catholique, dont les principes de base pouvaient s’appliquer universellement à toute société humaine.

 

Les valeurs que porte la société d’aujourd’hui dérivent, dans leur ensemble, directement de cet enseignement.

 

La paroisse était le lieu de l’identité, le lieu de la cohésion, le ciment de la communauté. Elle était l’univers des paroissiens. Tu as été témoin de tout ça.

 

En 1966, le conseil municipal dépensait la somme majeure de 14 000 $ pour moderniser le service téléphonique, de la boîte à manivelle au système à cadran. Or, aujourd’hui encore, on peut entendre, chez des aînés, surtout, des phrases comme : « quand le téléphone est arrivé dans la paroisse… »

 

C’est dire l’importance qu’avait la paroisse.

 

En ton sein, petite église, s’élaborerait la pensée commune. Sur ton parvis, la vie communautaire battait son plein. S’y échangeaient les nouvelles et les opinions, ces dernières particulièrement marquées en périodes d’élections. S’y avivait la solidarité, l’essentielle solidarité de nos pères, sans laquelle la vie aurait été encore tellement plus dure ! S’y élaboraient les moyens à prendre pour résoudre des problèmes communs, s’y prenaient des engagements d’entraide, s’organisaient des corvées pour aider un « paroissien » qui avait subi une épreuve…

 

Sur tes fonts baptismaux se célébrerait, dans une forme ritualisée, l’arrivée des nouveau-nés. En plus de la joie qu’apporte toute naissance, la revanche des berceaux prêchée par le clergé a fortement contribué à la survie du français en ce coin d’Amérique.

 

De façon tout aussi ritualisée, tu fêtais les amours « dans les liens sacrés du mariage ». En ces temps pas si lointains, un couple ne partageait officiellement sa vie qu’après avoir sacrifié au rite religieux.

 

Puis, à la fin de chaque vie humaine, une rencontre paroissiale confiait le défunt à son destin divin, dans un rituel qui voulait aussi réconforter les survivants. Le rituel religieux a contribué à la cohésion. On savait ce qui allait se passer. On savait comment chaque événement de la vie serait traité : comme cela devait être. C’était sécurisant.

 

Petite église, tu as été au cœur de la vie de la communauté. Tu en as été le foyer essentiel.

 

Cent douze ans d’histoire.

 

D’histoire religieuse. D’histoire d’une communauté. De paroisse en paroisse, s’est ainsi forgée l’histoire d’un peuple.

 

Le peuple t’a graduellement délaissée.

 

Il a été occupé ailleurs.

 

Mais son âme, même s’il n’y pense pas chaque jour, même s’il tend à l’oublier un peu, s’est développée en toi. Ce qu’on appelle l’héritage judéo-chrétien, c’est l’âme de notre peuple. C’est en toi et en tes semblables qu’elle s’est forgée.

 

Sans toi, la communauté d’aujourd’hui ne serait pas ce qu’elle est.

 

Tu as donné ce que tu pouvais. Tout ce que tu avais.

 

Ta mission est terminée. C’est maintenant, pour toi, le temps du repos.

 

Ton corps appartient maintenant à la municipalité, le pendant civil de la communauté. À elle de te trouver une nouvelle vocation digne de toi.